Note : j’utilise dans cet article par endroits diverses formes d’écriture inclusive en variant les formats pour éviter trop de répétitions ou de lourdeurs (il et elle / iel, etc).

Lors d’une rencontre amoureuse ou dans une relation en place, nos attractions fortes peuvent correspondre à des projections que l’on fait sur l’autre personne, qui paraît ainsi particulièrement désirable à nos yeux. On observe parfois d’ailleurs que les mêmes projections se répètent dans plusieurs relations différentes.

C’est un processus tout à fait inconscient et très largement répandu, on en est probablement tous et toutes « coupables » dans une certaine mesure (je vois moi-même plusieurs relations où cela a pu se produire en ce qui me concerne !)

On peut par exemple être très attiré-e par quelqu’un qui semble très sociable, plus extraverti ou populaire que nous-même. Quelqu’un qui nous semble plus brillant-e ou plus accompli-e. Ou bien par quelqu’un dont le mode de vie nous semble plus libre, plus aventurier, plus insouciant que l’on ose l’être – ou au contraire quelqu’un qui incarne la sécurité, et qui semble, mieux que nous, « réussir » sur le plan matériel.

On peut aussi observer nos schémas de projections, qui correspondent en fait à des qualités ou aspects désavoués ou non-investis en nous-même, si on n’est pas en couple (ou si on est insatisfait-e dans son couple!) en se questionnant sur les traits qui nous paraissent fortement désirable chez le type de personne avec qui l’on souhaiterait relationner.

Ces qualités nous attirent tant, car elles correspondent à ce que l’on aimerait être soi-même davantage ; à des qualités ou traits de personnalité qui sont chez nous en déficit, ou reniés ; et cela peut parfois correspondre en même temps à des qualités associées à quelqu’un de notre passé, l’un de nos parents par exemple.

Qu’est ce qui pose problème, me direz-vous, dans le fait de faire des projections sur l’autre ?

Même s’il est possible d'apprécier des qualités complémentaires par rapport aux siennes au sein d’une relation, plusieurs problèmes peuvent se poser si l’on demeure totalement inconscient-e par rapport à ces schémas de projection :

• Pour la personne sur qui l’on projette, cela peut être désagréable, car on peut ne pas se sentir réellement vu-e ou aimé-e pour qui l’on est réellement. Cela peut également générer de la pression ou un ressentiment si on attend de l’autre qu’iel se conforme à nos attentes ou réponde à nos besoins pour nous.

• On peut se trouver déçu-e, si l’on se rend compte au bout d’un moment que c’est en partie une illusion, et que l’autre ne correspond pas réellement à notre idéal comme on l’a cru au départ. Il peut ainsi arriver que plus ou moins rapidement, parfois en lien avec le fait même d’être en couple, l’autre cesse d’incarner ces qualités et d’agir de la façon qui nous faisait percevoir ces qualités.

L’autre n’est du reste pas en faute, car l’autre est juste qui il ou qui elle est ; on avait injustement cherché à lui appliquer notre projection, et il ou elle n’y peut pas grand-chose… Ce risque peut nous mener à cesser la relation pour chercher à nouveau notre idéal chez un-e Autre, courant le risque d’être à nouveau déçu-e… Et créant un schéma d’instabilité dans nos vies affectives si l’on ne cesse pas de chercher ces qualités chez l’Autre idéal-e (et irréel-le).

Quand l’autre a les « défauts de ses qualités »

• Une autre difficulté possible peut survenir si l’on recherche de façon très prononcée chez l’autre une qualité désirée, car on n’arrive pas du tout à l’incarner soi-même : il se peut que l’autre soit en « déséquilibre » par rapport à ces aspects et que l’on doive de ce fait gérer également le revers de la médaille.

Par exemple, rechercher quelqu’un qui aime faire la fête et vit dans une grande insouciance mais se retrouver de ce fait avec une personne qui, en lien avec ces aspects, présente aussi leur « ombre », si par exemple il ou elle ne gère pas ses affaires et démarches administratives au quotidien, ou souffre de troubles addictifs (alcool, drogues…).

Si l’on se retrouve de façon chronique avec une personne présentant ces difficultés, cela peut venir de ce qu’on a vu et vécu soi-même dans notre famille (parent ou proche dans la famille alcoolique ou dépendant, typiquement) et qui a été normalisé.

• Un troisième problème dans ce schéma est lié au fait que l’on se repose sur l’autre pour nourrir un besoin à nous, créant une dépendance : si la relation vient à s’arrêter, le risque est de se retrouver déstabilisé-e et déséquilibré-e dans notre vie, si l’on a délégué à l’autre le soin de subvenir à nos besoins (en termes de vie sociale, d’une vie riche en aventures, de stabilité matérielle…). Voir même, d’avoir des difficultés à quitter quelqu’un malgré une relation problématique ou abusive, car on est dans un schéma de dépendance.

Repérer et « dé-projeter » ces aspects pour se les réapproprier

Dans notre schéma d’évolution personnelle, il est tout à fait normal d’avoir des « zones », qualités ou compétences non-investies, moins développées ou même reniées. À travers l’accompagnement thérapeutique, il est possible de ressentir plus clairement ce que l’on projette sur l’autre, et pourquoi. On peut identifier d’où vient notre difficulté à investir ces mêmes qualités.

Une fois l’origine de ce désaveu ou de ce ressenti d’incapacité pour nous-même à être qui l’on désire être et à vivre ce que l’on désire, on peut aller réparer le lieu de la « cassure » ou de la blessure s’il y a lieu, se défaire du schéma en souffrance dans notre lien à un parent par exemple, d’un conditionnement familial dont on a hérité, ou d’évènements traumatisants.

Par exemple, avoir grandi dans une famille où l’on ne socialisait pas ou peu, et/ ou vécu du harcèlement scolaire, peuvent être des éléments à travailler, qui ont créé une difficulté à faire confiance et à aller vers les autres pour avoir la vie sociale riche que l’on souhaiterait.

On peut aussi avoir été amené-e à « sur-développer » certaines façons d’être, car elles étaient valorisées dans notre entourage, classe sociale, ou par la société au sens large, créant pour soi un déséquilibre et une difficulté à exprimer notre être de façon plus entière et authentique à nous.

Cela se fait bien sûr en fonction de la nature de ce que l’on projette, et les causes peuvent être variées. Mais il est possible et important d’œuvrer à se réapproprier les aspects de nous que l’on a délaissés de façon inconsciente. On peut aller délibérément cultiver ces qualités pour nous, même si c’est parfois ardu car cela nous sort de notre zone de confort, cessant ainsi de les déléguer à l’autre.

En faisant cela, on se libère et on libère nos relations de cette charge. On devient également plus « entièr-e » : ces observations peuvent nous guider utilement dans une voie de réalisation de soi et d’accomplissement personnel, en nous pointant vers les zones à développer en nous-même : comment pouvons-nous « briller » davantage, mieux réussir, nous accomplir, vivre des aventures ou encore nous sécuriser matériellement, nous-même (en fonction de ce que nous recherchons dans notre partenaire idéal-e) ?

En identifiant bien et en prenant en charge nos projections, on se responsabilise sur ce que l’on veut dans nos vies, et on se donne une meilleure chance de l’obtenir. Cela peut nous permettre en outre de cesser de rechercher en vain un-e Autre idéalisé-e. Peut-être qu'à travers ce processus, une porte peut s’ouvrir pour rencontrer ou relationner avec l'autre plus sereinement, avec plus de réalisme, en n’étant plus fixé-e sur des attributs rêvés, et avec un potentiel de construire quelque chose de concret, débarrassé-e de nos illusions et attentes inconscientes.

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Témoignages récents :

« Je trouve personnellement que les séances m'ont permis d'appréhender autrement notre quotidien.  Je me trouve plus posée... Côté couple on ne se prend plus du tout la tête (comme avant en tout cas)  et c'est vraiment reposant. Je relativise beaucoup les choses désormais. (…) Je vous remercie encore sincèrement pour votre soutien, pour votre empathie et le travail que vous m'avez aidé à faire sur moi. » B.L.

« Merci beaucoup, c’est incroyable ce que [le travail ensemble] a ouvert et débloqué. Ça m’a transformée, vraiment, c’est venu débloquer des choses qui étaient là depuis longtemps, sur lesquelles je n’arrivais pas à mettre de mots et auxquelles je n’arrivais pas à accéder. Ça m’a vraiment fait avancer. Il y a comme une clarté dans ma vie qui s’est installée alors qu’il y avait comme un brouillard avant, je ne voyais pas trop où j’allais. La nouvelle rencontre amoureuse que j’ai faite en lien avec ce qu’on a travaillé... C’est troublant, assez magique, de voir des résultats aussi concrets et directs.

Un énorme merci, tu m’as tout de suite mise en confiance, je me suis sentie à l’aise d’aller chercher des choses profondes, et c’est rare de trouver quelqu’un avec qui on se sent aussi à l’aise et en sécurité. Je me suis sentie vraiment bien accompagnée, et j’ai aussi beaucoup aimé tes éclairages, ce que tu apportes, le fait que ce ne soit pas que moi qui parle… » L.A.

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