À qui la faute ?

C’est de sa faute !

Nous faisons tou·s·tes l’expérience, par moments, de ce que nous vivons comme des comportements difficiles ou des mauvais traitements de la part d’autrui. Comme le fait d’être ignoré·e, rejeté·e, que l’on nous manque de respect ou que l’on nous parle de façon méprisante.

Lorsqu’il semble que cela constitue un motif récurrent pour un·e patient·e, le ou la thérapeute peut parfois suggérer que ces expériences pourraient être liées à son conditionnement, à ses croyances internalisées à propos du monde et des « autres ».

Pour celles et ceux qui reçoivent ces suggestions, cela peut susciter de la colère, ou paraître problématique. Comment ? Cela serait-il une forme d’accusation de la « victime » que nous sommes? Serait-on en train de suggérer que c’est de ma faute si je vis ces mauvais traitements de la part d’autrui ? Ou bien peut-être que l’on sous-entend que je fabule ou que tout cela serait « dans ma tête » ? Il peut y avoir une grosse réticence à envisager une perspective qui pourrait sous-entendre quelque chose comme cela, et c’est bien compréhensible.

Il peut également y avoir un manque de volonté, voir de la colère, à l’idée de travailler sur ses propres problématiques relationnelles dans ce contexte, car cela peut apparaître comme une sorte de double peine : d’abord je vis des mauvais traitements de la part d’autrui, et puis ce serait encore à moi de faire un travail sur moi ?! Là encore, protestations tout à fait entendables.

Cependant, je voudrais suggérer une perspective alternative, au-delà de ce que je vois comme une dichotomie fallacieuse, un petit jeu d'''à qui la faute" qui tourne en rond ; perspective alternative qui se base sur la métaphore du système immunitaire et du fait d'en prendre soin.

Prenons le cas d’une personne qui s'est exposée au vent et au froid en étant trop peu couverte par exemple, ou bien ayant été exposée à un virus. L'efficacité de son système immunitaire peut améliorer ses chances de ne tomber malade que pour une durée courte, de façon bénigne, ou pas du tout, dans des circonstances extérieures identiques.

Personne ne suggérerait que le vent ou le virus n'existent pas, ou qu'ils ont été inventés par la personne sujette à la maladie éventuelle, qui les a vécus. En revanche, la façon dont cela a affecté cette personne est liée à la force de sa propre immunité. Il ne s'agit pas non plus ici de se culpabiliser, mais simplement de rechercher des façons d'améliorer notre expérience face à des situations extérieures d'adversité réelles.

Prendre soin de son « système immunitaire émotionnel »

Ainsi, dans le cas de la situation décrite au-dessus, où l'on aurait une personne se sentant maltraitée par les agissements d'autrui (notamment si cela se passe de façon répétitive dans sa vie avec de nombreuses personnes différentes), on peut observer cela de la même façon. Le fait que certaines personnes se comportent mal à notre encontre par moments est probablement inévitable. Le degré auquel cela va nous affecter, et provoquer stress, anxiété, colère, etc, peut avoir à voir avec le sens que nous donnons à cette situation.

Dans ce contexte, les récits que nous nous faisons intérieurement à propos de nous-même et/ou du monde, parfois inconsciemment, et le type de conditionnement que nous avons reçu, parfois depuis le début, qui agissent comme une « paire de lunettes » à travers laquelle nous observons le monde, peuvent jouer un rôle important dans nos perceptions et donc dans notre expérience émotionnelle, depuis une réaction émotionnelle bénigne ou inexistante, jusqu’à des expériences profondément douloureuses.

Selon cette perspective, de la même façon qu’il paraît judicieux de prendre soin de notre système immunitaire par temps froid ou lors des périodes d'activité accrue de virus, par exemple en faisant davantage d’exercice physique, en prenant soin de notre nutrition ou encore en prenant des vitamines ; de même il peut également paraître utile d'examiner notre vision du monde et de faire le travail de guérison de nos blessures émotionnelles, afin d'être « en bonne santé » sur le plan intérieur, c’est-à-dire plus fort·e et serein·e, et ainsi moins déstabilisé·e par le comportement d'autrui.

Pour ma part je trouve que cela nous rend une forme de liberté, en nous libérant de la colère et du ressentiment, et de puissance, en nous permettant d'agir sur ce sur quoi nous avons la possibilité d'agir.

Ainsi, les outils que j'utilise en séance avec mes patient·e·s leur permettent de revisiter, de renégocier et de réécrire le récit de leur place dans le monde et vis-à-vs d'autrui. J'ai pu observer comme cela peut nous aider à transformer nos vies, tant sur le plan extérieur qu'intérieur.

Travailler ensemble

Si vous souhaitez de plus amples informations et un soutien thérapeutique pour travailler sur vos dynamiques relationnelles et émotionnelles, et changer la façon dont vous vivez les comportements difficiles d'autrui, n'hésitez pas à me contacter. Je propose des séances en personne à Redon (35) ainsi qu’en visio de partout ailleurs, et un appel introductif gratuit pour se rencontrer et discuter d'un travail ensemble.

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Photo: Chris Sabor sur Unsplash.

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